Luccico propose la réalité augmentée pour le projet « What’s in a Lamp ? »
Une lampe Spokes qui se transforme en cage à canari, une Kurage plongée dans les abysses marins comme s’il s’agissait d’une vraie méduse, et un poisson accroché à l’hameçon de la mythique Twiggy.
Nouveau chapitre dans le projet éditorial de Foscarini « What’s in a Lamp ? » : l’artiste italien Luccico réinterprète artistiquement le concept de « réalité augmentée » d’une manière nouvelle et surprenante. Les natures mortes raffinées du photographe Massimo Gardone rencontrent l’imagination de Luccico, créant des récits inattendus et surréalistes dans lesquels les lampes iconiques de Foscarini occupent le devant de la scène et deviennent les protagonistes de contes de fées figuratifs.
Luciano Cina, plus connu sous le nom de Luccico, n’est pas seulement un artiste : c’est un conteur qui sait donner un nouvel éclairage aux choses ordinaires. Spécialisé en écoconception à l’École polytechnique de Turin, sa carrière artistique a commencé par un surnom – Luccico – né par hasard au cours de ses études universitaires. En 2014, il a lancé le projet #MoreThanAPics sur Instagram : des photographies d’aperçus quotidiens qui deviennent surréalistes par la seule utilisation de ses doigts, d’une tablette et de sa touche personnelle de créativité, de légèreté et d’ironie. C’est ainsi qu’un théâtre se transforme en aquarium, une fosse d’asphalte en ours polaire, une nappe de pétrole en cheval sauvage et la colonnade de Saint-Pierre en ensemble de jazz. Pour Luciano Cina, même le détail le plus banal peut devenir une œuvre d’art.
Parlez-nous un peu de vous et de votre parcours artistique : comment est né « Luccico » ? Quand avez-vous commencé à dessiner ?
Luccico est un surnom que l’on m’a donné lorsque j’étais à l’université. En jouant avec mon nom, Luciano est devenu Lucio, puis Luce, boom, Luccico est apparu.
J’ai commencé à dessiner un peu par hasard. Je venais de prendre mon billet d’avion pour ce qui allait être ma nouvelle ville, et alors que j’étais perdue dans mes mille pensées, j’ai fait un croquis sur mon smartphone : un avion dans les nuages sur une photo. Je l’ai partagé sur les réseaux sociaux et ma vie a changé. Et aujourd’hui, presque dix ans plus tard, je continue à raconter cette histoire.
En 2014, vous avez commencé à peupler Instagram de votre « réalité augmentée », des clichés photo qui prennent vie grâce à vos illustrations en surimpression. Quand et comment est né votre projet créatif ?
La réalité augmentée est l’expression la plus appropriée pour décrire le projet #MoreThanAPics, car elle va au-delà de la simple photographie.
L’idée est venue du désir d’ajouter quelque chose de plus aux photos, un message, une pensée. Je suis constamment à la recherche de petits détails qui peuvent servir de passerelle vers mon monde imaginaire. J’aime combiner des scènes de la vie quotidienne, des moments et des lieux emblématiques avec des paysages fantastiques et surréalistes. Un monde de rêve où la seule limite est celle de notre imagination.
Vos images racontent des histoires, grâce à l’universalité du langage visuel. Dans votre processus de création, comment développez-vous la composante narrative pour créer une histoire à partir d’une image ?
J’aime vraiment me laisser porter par les émotions que je ressens à un moment donné.
Pour trouver l’inspiration, j’observe tout ce qui m’entoure. C’est souvent le même sujet vu sous différents angles qui enflamme ma créativité.
La collaboration avec Foscarini a débuté en 2015, presque par hasard, et est aujourd’hui renouvelée pour le projet « What’s in a lamp ? ». Six photos de produits, prises par le photographe Massimo Gardone, rencontrent votre imagination et donnent vie à des situations inattendues et surréalistes. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’inspiration de cette série ?
La première collaboration est un souvenir indélébile. Pour un étudiant en design comme moi, c’était comme réaliser un rêve.
Foscarini a toujours été connu pour son originalité et son innovation, et l’opportunité d’être associé à une marque de renommée mondiale a été une source de grande fierté.
La simplicité des compositions photographiques de Massimo Gardone, combinée à l’utilisation minimale de la lumière et de la couleur, m’a permis d’explorer et de réinterpréter ironiquement le design de ces lampes emblématiques.
Quelle est ou quelles sont votre ou vos illustration(s) préférée(s) dans cette série et pourquoi ?
Je pense au lampadaire Twiggy de Marc Sadler : la tige flexible, semblable à une canne à pêche, a été l’inspiration parfaite pour une merveilleuse histoire de pêche.
Vos œuvres font appel à la créativité et à la capacité de regarder la réalité sous des angles différents et originaux : comment conservez-vous votre fraîcheur pour faire place aux idées ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
L’entraînement à la créativité prend du temps. J’essaie de consacrer des moments de la journée à l’exploration, à l’expérimentation et au jeu, car l’imagination nous permet de libérer notre potentiel créatif. Ces moments peuvent consister en un croquis rapide, une promenade dans les rues de la ville, la lecture d’un livre hors de notre genre habituel, ou simplement l’observation des nuages dans le ciel.
Chaque petit geste contribue à entretenir l’étincelle de la créativité et j’espère ne jamais me lasser d’observer notre environnement avec des yeux d’enfant.
Avez-vous un sujet de prédilection à dessiner ?
J’aime dessiner des avions en papier parce que je les associe à la légèreté de la pensée.
Par ailleurs, je travaille à la création d’un personnage qui sera une présence constante et reconnaissable dans mes futurs travaux.
Avez-vous un rituel de dessin ?
Je dessine généralement le soir. Après une journée de travail bien remplie, c’est ma façon de me détendre.
J’essaie de ne pas dépasser 30 minutes de dessin car ils doivent être directs, simples, clairs et avec peu de lignes.
Travailler sur une image pendant plus de 30 minutes rend le message difficile à comprendre.
Que signifie la créativité pour vous ?
Une étincelle qui enflamme l’imagination et transforme l’ordinaire en extraordinaire.